Prévenance

Prévenir le harcèlement à l’école : une affaire commune

La violence à l’école a longtemps été abordée en France comme une violence d’intrusion. C’est un abord « sécuritaire » qui a été longtemps privilégié.
En particulier la logique « intrusive » générait des mesures comme la vidéoprotection, la clôture technique des établissements, la création de personnels spécifiques et le renforcement des partenariats Ecole-Police-Justice. Il est bien entendu important de travailler avec les forces de l’ordre et la Justice, mais cela ne suffit pas, loin de là.
La recherche montre que la violence à l’école est beaucoup plus une violence agie en interne (moins de 5% des faits graves sont des faits d’intrusion), composée de microviolences répétées qui se concentrent sur un petit nombre d’élève – en proportion- entre 5 et 10% des élèves.
Ceci témoigne d’une mutation : lutter contre la violence est aussi lutter contre le harcèlement et cela nécessite une action pédagogique, car la violence est inscrite au cœur de l’école, non dans sa périphérie (même s’il peut y avoir des causes externes).
Nourrie d’exemples concrets cette conférence montrera que faire progresser la lutte contre la violence c’est bien sur directement travailler contre celle-ci (sensibilisation, protection, justice réparatrice, formations spécifiques) mais c’est aussi ne pas hésiter à employer des stratégies indirectes par l’amélioration du climat scolaire : de la qualité de ce climat scolaire pour les élèves comme pour les adultes (professionnels et parents) dépend l’apprentissage au quotidien de la paix scolaire dans une école de la démocratie.

Article publié dans Sud Ouest le 25 mai 2019 par Patrick Parage