Vu par la science, l’animal est un être vivant, différent des plantes, construit selon une architecture carbonée complexe, composé de cellules, fruit d’une longue évolution et cousin de l’homme. L’animal est aussi capable de ressentir la douleur et la souffrance. Sous l’angle plus social des rapports avec l’espèce humaine, l’animal peut être humanisé, voire divinisé, traité comme un objet ou considéré comme un être sensible. La plupart des civilisations ont divinisé les animaux, en lien avec la croyance dans la métempsycose, croyance qu’après la mort, l’âme humaine peut intégrer un corps animal. L’Occident a surtout privilégié la conception de l’animal-objet, complètement différent de l’homme qui, lui-seul, possède une âme. La conception la plus plausible aujourd’hui est celle de l’animal-être sensible, proche de l’homme sans être son identique, une conception qui rejoint la définition scientifique. Cette dernière conception amène à poser la question de l’éthique de l’homme à l’égard des animaux dans des domaines très différents : animaux de compagnie, animaux de rente, expérimentation bio-médicale, animaux sauvages et « jeux cruels », comme la course de taureaux. Par un respect accru de l’animal, l’espèce humaine peut retrouver un sens des valeurs et du respect de l’environnement, qui lui manque actuellement.
Georges Chapouthier
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