Prévenance

Colloque International les 5 et 6 mars 2018 à l’UNESCO

Éducation et protection de la petite enfance, berceau de la cohésion sociale

« D’ici à 2030, faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons aient accès à des activités de développement et de soins dès la petite enfance et à une éducation préscolaire de qualité qui les prépare à suivre un enseignement préscolaire » (Cible 4.2 de l’Objectif de Développement Durable, l’Agenda 2030 pour le Développement Durable des Nations Unis, 2015). L’éducation et la protection de la petite enfance (EPPE) est la deuxième cible de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 4 sur l’éducation et son importance est mise en lumière dans Éducation 2030, le cadre d’action global validé par les Etats membres de l’UNESCO lors de la Conférence générale de l’Organisation de novembre 2015.
A l’heure de la mondialisation, source de coopération mais aussi de compétition internationales, tous les gouvernements ont compris qu’il est de leur intérêt d’avoir des ressources humaines dotées du plus haut degré possible de connaissances et de compétences. Or, c’est l’éducation qui a pour tâche d’assurer le développement harmonieux de l’individu et de réduire la fracture sociale, qui tend à s’élargir dans tous les pays. Assurer l’éveil, la santé, la protection et l’éducation des enfants dès leur plus jeune âge, c’est leur permettre de développer leur potentiel, de réussir leur scolarité et de faire face aux défis du monde moderne. C’est pourquoi, dans le débat éducatif et social, une place importante est désormais dévolue à la petite enfance, car c’est là que se creusent ou se comblent les inégalités entre les futurs citoyens, et que se construit la fondation pour l’apprentissage, le bien-être, le vivre-ensemble et une société inclusive.
Les actions en faveur de l’EPPE se sont multipliées au cours des dernières années. Par exemple, en septembre 2010, l’UNESCO a organisé la première conférence mondiale sur ce thème, en partenariat avec le gouvernement de la Fédération de Russie et la ville de Moscou. L’UNESCO met l’accent sur le renforcement des politiques et l’amélioration de la qualité de l’offre. L’UNICEF porte un intérêt particulier aux premiers âges de la vie, et soutient des efforts multisectoriels pour le développement de la petite enfance et pour la promotion de la paix. L’OCDE a publié une série de rapports Starting Strong I-V depuis 2001. La Commission européenne a élaboré une proposition de principes clés pour un code de qualité de l’EPPE en 2014. Un colloque international a lieu en Croatie en juin 2017, à l’initiative de l’Organisation Mondiale pour l’Education Préscolaire (OMEP), une ONG internationale reconnue par les Nations Unies. La Commission nationale suisse pour l’UNESCO a publié un Cadre d’Orientation pour encourager la promotion de la qualité en matière d’éducation de la petite enfance et érigé l’éducation de la petite enfance en tant que mission éducative essentielle. De son côté, la Conférence de ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) a choisi la petite enfance comme thème de réflexion et d’activités pour l’année 2018.
Ainsi, la Commission nationale française pour l’UNESCO, en partenariat avec l’UNESCO organise un colloque international « Éducation et protection de la petite enfance, berceau de la cohésion sociale » les 5 et 6 mars 2018 à Paris, à l’UNESCO.
Ce colloque international a pour objectif d’aborder les problèmes de santé, de bien-être physique, moral et social, comme disent les spécialistes. L’approche, ici, comme tout au long du colloque, sera pluridisciplinaire : médecine, sciences de la vie et sciences sociales et humaines, éducation, culture et communication, tous les secteurs de compétence de l’UNESCO.
Puis le sujet de l’apprentissage des jeunes enfants sera abordé. Qu’apprendre aux jeunes enfants et comment apprennent-t-ils ? Les spécialistes exposeront leurs théories sur l’importance de la période de gestation et des premières années de la vie, et sur les capacités d’acquisition du cerveau ; sur le développement socio-émotionnel ; l’apprentissage des langages, l’éducation à la citoyenneté, et l’éveil à la culture. Quelle place pour le numérique dans ces apprentissages ?
Tout naturellement, il conviendra d’évoquer l’encadrement et l’accompagnement des enfants. L’école et les établissements collectifs de l’EPPE ne peuvent pas tout faire seuls ; la place et l’action des familles et des communautés sont primordiales. La formation et le professionnalisme du personnel de l’EPPE – avec qui les jeunes enfants ont des contacts au quotidien – sont indispensables ; et, semble-t-il, c’est là un problème encore à résoudre.
Au terme de ces échanges, le problème des défis de l’inclusion sera posé. Le genre et la lutte contre les stéréotypes, les différences socio-culturelles, le handicap ; cela permettra de rejoindre les conclusions du colloque organisé en 2013 par la CNFU sur l’école inclusive. Au-delà, c’est le cas des enfants dans les zones en conflit et dans les pays frappés par des cataclysmes naturels qui sera exposé. La destruction de leur cadre de vie, de leurs racines, de leur patrimoine, de leur mémoire est aussi un enjeu de société, d’actualité internationale.

Programme colloque