Bioéthique, lutte contre le changement climatique, exploration spatiale… La science saura-t-elle apporter des réponses encore inexplorées aux crises et conflits futurs?
Sciences et Paix : la paix est – elle le destin raisonnable de l’humanité ? Le 4 juin à 17h à l’Abbaye-aux-Dames dans le cadre du forum mondial Normandie pour la paix
avec Jean Audouze , Président de l’association Prévenance – Anilore Banon, sculptrice et administratrice de Prévenance – Jean-Paul Ngome-Abiaga, conseiller scientifique de la Directrice Générale de l’ UNESCO.
Anilore Banon crée ses œuvres dans la géographie de lieux magiques comme Omaha Beach, la plage héroïque du Débarquement. Ses sculptures monumentales sont des créations de partage animées d’un souffle éternel, celui de l’immense pouvoir des femmes et des hommes à changer leur destin.
Table – Ronde organisée par « Prévenance » dans le cadre du 2ème Forum Mondial Normandie pour la Paix le 4 juin 2019
Cette table – ronde fut effectivement entièrement organisée par « Prévenance » puisque les deux intervenants furent Jean Audouze, astrophysicien, son président et Anilore Banon, artiste sculpteur, Membre du Conseil d’Administration de l’association. L’UNESCO devait être également représentée à cette table – ronde puisque dans le sigle de cette organisation des Nations Unies, les mots d’Enseignement, de Science et de Culture y figurent explicitement. En introduction à cette réunion, les objectifs de « Prévenance » furent présentés, à savoir 1) introduire la culture de la paix (apprendre à bien vivre ensemble) dans le système éducatif et 2) se mettre à la disposition des enseignants pour les aider à faire de leurs classes des lieux exemplaires à ce propos. Il a été également rappelé que la diversité des origines et des compétences des membres de « Prévenance » constitue un atout pour la poursuite de ces deux objectifs.
Il fut, ensuite, montré combien les activités de nature artistique et scientifique peuvent contribuer au développement de la culture de la paix : Anilore Banon indiqua que ses deux réalisations récentes les plus importantes (« Les Braves » disposé sur la plage du débarquement de juin 1944 et le projet « Vitae » d’envol d’une sculpture sur la Lune dont le socle contiendrait l’enregistrement d’un million de mains) sont inspirées par la culture de la paix qu’elle cherche à promouvoir par l’intermédiaire de ses œuvres. Dans d’autres domaines artistiques, les objectifs sont tout à fait semblables. Comme exemples, on peut citer la présentation de la pièce « Les sorcières de Salem » d’Arthur Miller au Théâtre de la Ville en avril 2019, la constitution d’orchestres ou de chorales dans des milieux défavorisés… Même si la science fut maintes fois utilisée à des fins belliqueuses (les miroirs d’Archimède déclenchant des incendies au milieu des armées ennemies, l’origine des observatoires de Paris et de Greenwich qui devaient se mettre au service des marines française et britannique, en conflit pendant plusieurs siècles, l’invention des bombes d’Hiroshima et de Nagasaki par les physiciens nucléaires américains…), elle possède des valeurs propres à développer la culture de la paix : 1) la science se veut « objective », c’est-à-dire que ne sont « scientifiques » que les faits dits « falsifiables » au sens du philosophe K. Popper, c’est-à-dire dont la preuve ne dépend pas de celui qui l’apporte ; la recherche scientifique s’oppose donc frontalement à la diffusion d’informations mensongères (les « fake news ») qui sont autant de germes de conflits potentiels ; 2) la hiérarchie habituelle pouvant exister dans les mondes politiques, administratifs ou dans les entreprises ne s’applique pas vraiment dans les milieux de la recherche : l’élève peut avoir raison contre le maître et le chercheur débutant vis-à-vis de ses aînés ; 3) la science, comme les arts ou l’enseignement, développe la curiosité qui constitue, selon nous, l’une des meilleures dispositions propres à favoriser le développement de la culture de la paix : à partir du moment où l’on éprouve de la curiosité pour l’autre, on est prêt à entretenir des relations pacifiques avec ce (ou cette) dernier(e).
Plusieurs autres points ont été également avancés : a) la protection de l’environnement et de la biodiversité, la lutte contre le réchauffement climatique constituent des facteurs concrets susceptibles de favoriser la paix. A contrario les désordres climatiques, la répartition très inégale des sources d’énergie et des ressources en eau potable sont de nature à générer des conflits qu’il faut donc prévenir en attribuant aux questions écologiques la priorité qu’elles méritent ; b) les deux intervenants ont commenté le terme « raisonnable », en relevant son caractère incomplet : bien sûr les démarches entreprises en faveur de la culture de la paix doivent être rationnelles mais il faut aussi faire appel à l’imagination, à l’utopie lorsque l’on convoque l’art ou la science pour faire progresser la paix dans nos sociétés ; c) ces deux mêmes intervenants souhaitent que la science comme les arts fasse partie effective de la culture générale : nos concitoyens doivent goûter la science et ses résultats de la même façon que l’on assiste à la projection d’un film, à une représentation théâtrale ou à un concert ou que l’on visite un musée ou une exposition ou que l’on lit un bon livre ; d) enfin ils se mettent à rêver qu’un jour, un gouvernement mettra, enfin, en avant les ministères de la Culture, de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche sans oublier l’Environnement et la Santé ; ces domaines conditionnant l’avenir de notre société dans laquelle la culture de la paix pourra alors effectivement progresser.
Les deux intervenants expriment leurs remerciements à François – Xavier Priollaud, Vice-Président en charge des affaires européennes et des relations internationales à la Région Normandie et ses collaborateurs pour les avoir invités à participer à ce beau Forum Mondial Normandie pour la Paix qu’ils savent si bien organiser.
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