La Convention internationale des droits de l’enfant est un traité international adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 20 novembre 1989.
La Convention relative aux Droits de l’Enfant fait partie des instruments juridiques internationaux de garantie et de protection des Droits de l’Homme. Adopté en 1989, la Convention à pour objectif de protéger les droits de tous les enfants dans le monde.
Nous sommes le 20 novembre 2004, journée internationale des droits de l’enfant. Notre équipe arrive à Tadjourah, petit port de la mer rouge, d’abord connu pour avoir accueilli pendant deux années Arthur Rimbaud, alors trafiquant d’armes. Au centre de la petite ville, dans la cour de l’école, sont réunis pour la célébration de cette journée internationale tous les habitants du village. Au milieu de la cour, une estrade tenant lieu de scène de théâtre pour le spectacle donné par les enfants des écoles. Devant, formant carré avec cette scène, deux rangées de chaises occupées uniquement par des hommes, les notables. Sur les côtés, joyeux, les enfants, les femmes, et les autres hommes. En une telle journée, arriver dans un camion de l’UNICEF ne peut qu’être à haute teneur symbolique, d’autant que le bureau local a fait un énorme travail d’équipement individuel des élèves qui a été très apprécié. Aussi, moi qui suis visiblement le plus âgé, me fait-on asseoir au milieu du premier rang, entre le chef de la ville et l’Imam. Et nous voilà regardant entre chefs le spectacle offert par les enfants. Poèmes et chansons se succèdent, rondes et danses traditionnelles, rires et applaudissements une fête d’enfants habituelle en somme. Puis entre sur la scène une classe de CM2, conduite par leur institutrice, portant comme toutes les enseignantes de la ville le foulard. Quatre jeunes filles d’une douzaine d’années sont sur la scène : elles jouent la mère, la fille, la grand-mère et une autre personne aux fonctions encore indéterminées. La mère explique à sa fille qu’elle doit être obéissante avec la grand-mère et la dame car c’est devenu le moment de faire d’elle une femme honnête. La petite fille sur la scène comprend alors ce qui l’attend, et les spectateurs apprennent en même temps quel est l’enjeu de la saynète : l’excision. La petite fille qui doit subir la mutilation génitale joue avec un réalisme douloureux ; elle hurle lorsqu’elle doit passer sous le couteau de l’exciseuse : « Maman, pourquoi tu fais ça ? Tu m’avais promis ! », « Maman ça me fait mal ! » La Grand-mère la gronde au nom de la tradition, de l’honnêteté, de la coutume. Le silence qui plane dans la cour est total. Seuls résonnent ces cris. Comment cela va-t-il se terminer ? Quelle chute possible à cette mise en scène ? Elle est radicale : la petite fille meurt. Hémorragie, douleur de la mère, demandes tragiques de pardon. Le silence est toujours aussi total quand défilent sur scène les garçons de la classe, avec sur leur tee-shirt ces mots : non aux mutilations sexuelles. Alors peuvent éclater les applaudissements. Je ne peux dire que mon admiration devant le travail mené par cette enseignante et ses élèves. J’avoue que, avant de vivre cette expérience, quand venait la « Journée Internationale du droit des enfants », j’affichais un certain scepticisme. J’ai changé d’avis.
Eric Debarbieux
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